brumes automnales
Il fait sec , un froid perçant, une lune qui peine à s ‘éloigner, une atmosphère ouatée. On sent le soleil pousser la nuit mais il prend son temps.
Il est 7 heures dans ce brumeux matin d’automne : on ne voit rien ; on n’entend rien ; tout est encore ensommeillé, englué.
8 heures : lentement, très lentement, de timides tâches grises apparaissent. Ce sont les arbres en contre-bas, tels les délicates traces de pinceau sur une gravure ancienne.
C’est au tour du clocher de laisser poindre sa flèche, encore floue derrière ce voile nébuleux.
On sent la lumière briller derrière la nappe de brouillard. Mon cœur palpite dans l’attente des apparitions pleines de promesses dont l’ordre varie chaque matin.
De nouvelles traces de pinceau mais rien que mes yeux ne puissent encore discerner. Rien que des taches fantasmagoriques.
9 heures. La ouate se déchire ça et là, laissant passer de fulgurants rayons de soleil.
Les formes se foncent et s’épaississent tandis que la brume s’estompe. Moment des inversions : les paysages se découvrent petit à petit, les rêves disparaissent doucement, la réalité prend le pas.
Le jour se lève dans un crescendo de couleurs ; beauté des jours secs d’automne.